Construction Kayak Strip Planking

Pour le strip-planking, un bois particulier est souvent utilisé : le Western Red Cedar, qui est une essence de bois de cèdre rouge. (Qu’on connait mieux chez nous sous l’appellation Thuya)

Cette essence est choisie car elle possède des caractéristiques qui la rendent intéressante pour le strip-planking : c’est un bois léger et tendre.

Sa densité est proche de 350kg/m3 quand la densité du chêne est comprise entre 610 et 980kg/m3. Le pin et le sapin sont respectivement à 500 et 450kg/m3. Le balsa a une densité encore inférieure, 140kg/m3, mais il est trop fragile pour être utilisé pour la construction en strip-planking. (Source Wikipedia)

De ce fait le Red Cedar est très adapté pour servir de matériau d’âme dans le sandwich fibre/bois/fibre, et également facile à travailler.

Par contre il est plus cher que d’autres essences et moins aisé à trouver.

Classiquement, le constructeur achète un « avivé » de Red Cedar en scierie ou auprès d’un négociant en bois, avivé qui se paye au volume.

En gros c’est une poutre, dans laquelle il va falloir découper des planches et dans ces planches, les lattes qui serviront à construire le kayak. Lattes qu’il faudra ensuite scarfer* afin d’obtenir les longueurs nécessaires (environ 6m pour les plus longues), car les avivés ne font généralement pas la longueur suffisante.

* scarfer : assemblage bout-à-bout

Le red cedar a aussi le très gros avantage d’être d’une couleur très chaude, et non uniforme dans l’avivé, une fois la fibre de verre posée et le bateau vernis, on peut obtenir un véritable objet d’ébénisterie, et jouer sur la couleur en triant ses lattes par couleur (en jouxtant les plus claires avec les plus foncées par exemple).

Mais le bois n’est « que » l’âme du bateau, voir aussi la page Fibre de verre et résine

Cependant, j’ai envie de faire un peu différemment, comme c’est mon premier bateau en strip-planking, comme j’ai envie de serrer le budget, je vais faire l’impasse sur le Red Cedar et prendre du sapin, bien plus vulgaire et tout blanc, mais aussi moins cher et trouvable sous plus de formats.

J’ai imaginé en fait, de prendre des bottes de chant plat chez BricoDépot (ou autre) qui font 2m de long, 30mm de large et 6mm d’épaisseur, soit déjà la bonne épaisseur pour les lattes de strip-planking, il me suffira de dresser les bords des lattes pour arriver à la largeur souhaitée : 20mm.

A voir si je n’en profite pas pour bouveter mes lattes, car des avis et conseils que j’ai pu lire partout à propos du strip-planking, le bouvetage des lattes facilite grandement le lattage du kayak.

Voir l’image ci-dessus, le bouvetage consiste à arrondir un côté de la latte et creuser en arrondi l’autre, ce qui permet aux lattes de s’emboîter facilement par la tranche et d’avoir un angle entre elles.

Il faudrait aussi que je scarfe une grosse partie de mes lattes, car avec 2m au départ je n’aurai pas assez de longueur. Mais le bouvetage pourrait me dispenser du scarf…

De cette façon je zappe l’étape « avivé -> planches -> lattes » qui consomme pas mal de temps et qui donne un résultat variable selon l’outillage utilisé. Pour de bonnes lattes, il faudrait normalement après découpe, les raboter pour homogénéiser leurs dimensions, je n’ai pas de rabot.

Le choix du sapin entraînera automatiquement un poids de bois plus important du fait de la densité du sapin par rapport au red cedar (450kg/m3 contre 350kg/m3), mais j’estime le delta final sur le kayak à moins de 4 kilos. Sachant que mon kayak actuel pèse 27.5kg j’ai bon espoir de faire plus léger même en sapin.